Association " Les Amis de nos Vieux Villages Haut Saonois". Recherche et communication sur le Patrimoine des villages de Haute Saône
Evelyne JOLY raconte…
Evelyne Joly est Responsable-animatrice de la section « Histoire des Villages, de l'Amicale de Lavoncourt" et Présidente de l'association "Les Amis du Vieux Morey ».Elle a été vice présidente de la SALSA de Haute Saône (Société d’Agriculture Lettres Sciences et Arts). Elle fait de très nombreuses recherches historiques et littéraires sur la Haute Saône, rédige de nombreux articles, ouvrages et prononce des conférences, ainsi :
Samedi 12 novembre 2016, à Vesoul
Evelyne et André Joly
Présenteront " La Justice des mineurs en Haute-Saône
Évelyne et André Joly ont consulté quelque 500 procès relatifs aux mineurs, aux Archives départementales de la Haute-Saône ; ils en ont tiré une étude qu’ils se proposent de faire partager aux personnes qui viendront les écouter au 1 rue des Ursulines à 14h30.
Le texte d’Evelyne Joly que nous vous proposons ci-dessous provient des recherches qu’elle a effectuées aux Archives Départementales de Haute Saône et qui a paru dans les colonnes de l’Est Républicain.
P.M.
Quand un petit curé Haut-Saônois
rencontre le futur Empereur des Français.
LE CURE AVAIT RENCONTRE « BADINGUET » !
Quelle est l’origine de ce sobriquet qu’on retrouve dans la correspondance de Gustave Flaubert et par lequel on essaya de ridiculiser l’empereur Napoléon III, l’impératrice Eugénie étant, elle, surnommée Badinguette ? C’est ce que nous allons essayer d’éclaircir...
En 1840, Louis-Napoléon Bonaparte avait tenté un débarquement à Boulogne-sur-Mer, à la tête d'une cinquantaine de conjurés, pour renverser Louis-Philippe. Arrêté, il avait été emprisonné à la forteresse de Ham,dans la Somme. Le 25 mai1846 il s'en évada en empruntant les vêtements et les papiers d'un peintre en bâtiment
Carte populaire rappelant l'évasion de Louis Napoléon Bonaparte
Une légende, assez généralement répandue, veut que Badinguet soit le nom de l’ouvrier maçon dont le prince Louis-Napoléon revêtit le costume lors de son évasion du fort de Ham.
Le château de Ham où fut incarcéré le futur empereur Napoléon III
Dans les documents officiels relatifs à cette affaire et au procès qui s’en est suivi, on ne trouve effectivement aucune trace du soi-disant maçon Badinguet. On rencontre ce nom pour la première fois dans une caricature de Gavarni publiée par le Charivari, le 29 janvier 1840 (série des Étudiants de Paris). On y voit un étudiant qui abuse de la candeur d’une grisette en lui montrant un squelette accroché au mur et lui disant : « Tu ne la reconnais donc pas, Eugénie, l’ancienne à Badinguet ? Une belle blonde... qui aimait tant les meringues et qui faisait tant sa tête... Oui, Badinguet l’a fait monter pour 36 francs. »
Le surnom Badinguet aurait été imaginé par l’auteur dont un ami du sud de la France s’appelait Badingo.
Il n’en est pas moins vrai que Louis Napoléon fut abondamment brocardé par les caricaturistes de l’époque, mais son surnom le plus désobligeant fut sans contestation celui de « Napoléon le petit » qui lui fut attribué par Victor Hugo dans un ouvrage qu’il lui consacra.
Il fut élu Président de la République au suffrage universel masculin en 1848. Après son coup d’Etat de 1851 il devint empereur en 1852.
Patrick Mathie d’après www.france-pittoresque.com et Wikipédia. Nov.2016