En novembre... égayons nous sans complexe!

Novembre c'est l'automne, ce sont les feuilles qui, lasses d'avoir été malmenées par le soleil, la pluie, le vent décident de se reposer sur le sol non sans avoir décrit d'élégantes arabesques aériennes. 

"A toute autre saison je préfère l’automne ;
Et je préfère aux chants des arbres pleins de nids
La lamentation confuse et monotone
Que rend la harpe d’or des grands chênes jaunis..."  disait le poète François Fabié dans son recueil "Le clocher", datant de 1887.

François Fabié

Victor Hugo, le grand Hugo a lui aussi, disserté sur l'automne. L'un de ses poèmes commence par " L'aube est moins claire":

L'aube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur ;
Le soir brumeux ternit les astres de l'azur.
Les longs jours sont passés ; les mois charmants finissent.
Hélas ! voici déjà les arbres qui jaunissent !
Comme le temps s'en va d'un pas précipité !
Il semble que nos yeux, qu'éblouissait l'été,
Ont à peine eu le temps de voir les feuilles vertes.

Pour qui vit comme moi les fenêtres ouvertes,
L'automne est triste avec sa bise et son brouillard,
Et l'été qui s'enfuit est un ami qui part.
Adieu, dit cette voix qui dans notre âme pleure,
Adieu, ciel bleu ! beau ciel qu'un souffle tiède effleure !
Voluptés du grand air, bruit d'ailes dans les bois,
Promenades, ravins pleins de lointaines voix,
Fleurs, bonheur innocent des âmes apaisées,
Adieu, rayonnements ! aubes ! chansons ! rosées !

Puis tout bas on ajoute : ô jours bénis et doux !
Hélas ! vous reviendrez ! me retrouverez-vous ?

Contrairement à son confrère de plume, Victor n'aime pas cette saison qui le conduit vers "des ravins pleins de lointaines voix".. symbolisant la vieillesse et les tombes desquelles montent les lamentations des âmes des défunts !

Maison de Victor Hugo, rue Notre dame des champs, dans laquelle il écrivit "Les feuilles d'automne"

en 1831.

Pour les Amis de nos vieux villages haut saônois, l'automne est l'occasion de resserrer les liens amicaux qui ont pu être distendus par la saison estivale, pendant laquelle chacun vaquait à ses occupations tournées vers les vacances et les cieux ensoleillés des contrées proches ou lointaines...

P.M.

P.M.

P.M.

P.M.

P.M.

...Quoi de plus agréable qu'un repas partagé entre amis dans la douce quiétude de la salle à manger d'un bon restaurant?

P.M. 2022

La cuvée Purezza d'O Complexe en 2022

...alors, après s'être déroulé Chez Berthe à Seveux puis à l'Etape à Lavoncourt, le repas d'automne des Amis se tiendra cette année au restaurant O'Complexe de Francourt pays qui a vu passer , à cheval, le capitaine LYAUTEY qui deviendra colonel, Général, Maréchal de France, académicien etc... le jeudi 13 novembre.

Le capitaine Lyautey au 12eme chasseurs à Gray.

La Présidente de l'association, Evelyne Joly, fait parvenir les indications pour les inscriptions aux adhérents à jour de leur cotisation.

Soyons certains que ce moment de convivialité se déroulera sous les meilleurs auspices, d'autant plus que Jean Pierre Vienney ne manquera pas de nous faire part de ses connaissances sur le parler comtois et ses jurons!

"Il neigait à plein pantet, j’voyais plus la route. La ‘oiture a bardé, le temps d’le dire, qu’j’ai fini au tas Tu peux pas te r’gauper vin non ! Y z’annoncent d’la bise tou’ la journée. Guette-moi ça, t’as les reins tout à l’air !"

Soyons certains que le repas nous fera vivre l'automne d'une manière agréable comme le décrit ce poème d'Apollinaire:

Le repas

    IL n'y a que la mère et les deux fils
    Tout est ensoleillé
    La table est ronde
    Derrière la chaise où s'assied la mère
    Il y a la fenêtre
    D'où l'on voit la mer
    Briller sous le soleil
    Les caps aux feuillages sombres des pins et des oliviers
    Et plus près les villas aux toits rouges
    Aux toits rouges où fument les cheminées
    Car c'est l'heure du repas
    Tout est ensoleillé
    Et sur la nappe glacée
    La bonne affairée
    Dépose un plat fumant
    Le repas n'est pas une action vile
    Et tous les hommes devraient avoir du pain
    La mère et les deux fils mangent et parlent
    Et des chants de gaîté accompagnent le repas
    Les bruits joyeux des fourchettes et des assiettes
    Et le son clair du cristal des verres
    Par la fenêtre ouverte viennent les chants des oiseaux
    Dans les citronniers
    Et de la cuisine arrive
    La chanson vive du beurre sur le feu
    Un rayon traverse un verre presque plein de vin mélangé d'eau
    Oh ! le beau rubis que font du vin rouge et du soleil
    Quand la faim est calmée
    Les fruits gais et parfumés
    Terminent le repas
    Tous se lèvent joyeux et adorent la vie
    Sans dégoût de ce qui est matériel
    Songeant que les repas sont beaux sont sacrés
    Qui font vivre les hommes

Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Alors on pourra dire:

"Egayons-nous, sans complexe!"

Patrick Mathie, 11 octobre 2025