Association " Les Amis de nos Vieux Villages Haut Saonois". Recherche et communication sur le Patrimoine des villages de Haute Saône
A l’audience du 22 décembre 1762, Claudine Françoise Bidaud de Pierrejux attaque en justice Jean-Baptiste Richelet fils de Louis.
Elle a du courage car le curateur de Louis n’est autre que maître Anatole Prieur procureur à Gray. Elle dit avoir été enceinte des œuvres de Jean-Baptiste et demande à ce qu’il soit condamné… à l’épouser, ou alors à lui verser une dot substantielle, ou encore des dommages et intérêts pour frais de gésine.
Pour cela elle ne demande pas moins de 1000 livres.
Le clin d’œil de l’histoire est qu’elle a avoué que les relations coupables ont eu lieu…. Dans un climat de vigne appelé « la gloriole » sur le territoire de Beaujeu.
Comme bien souvent les curieux restent sur leur faim lorsqu’ils découvrent pareille assignation devant un tribunal.
Mais comment résister à une enquête ? Jean Baptiste s’est bien marié… le 15 janvier 1765… avec Claudine Françoise ? Et non ! mais avec Charlotte Chartenet qui ne lui a pas tenu rigueur de son passé… le même jour son frère Claude François épousait la sœur de celle-ci Jeanne Chartenet. Cela sent le mariage arrangé…
Par contre, aucune trace de Claudine Françoise au-delà de l’année 1762 où sa fille naturelle, Jeanne Antoine, était née le 5 décembre.
Hélas, malgré des recherches dans l’état civil ancien et dans internet, aucune trace de la mère, la fille, elle, n’a vécu que 3 jours, son décès avait été enregistré le 8 décembre 1762.
Claude-Joseph Lheureux est, comme son nom l’indique un homme heureux. Il est âgé de 53 ans, Il est concierge à la mairie de Gray.
Au moment de la Révolution il se trouvait en garnison à Arras. Jeune homme plein d’enthousiasme et d’ardeur il eut des relations avec Reine Delâtre qu’il finit par épouser et en profita pour légitimer un enfant né hors mariage.
Finalement il quitta l’armée et s’installa à Arras comme cordonnier et puis un jour…. Il disparut sans que sa femme sache où il était passé.
En l’an 6 on retrouve sa trace à Amiens où il exerçait la profession de chapelier. Oubliant ses premiers engagements il contracta un second mariage avec Marie Cécile Apolline Thuilier. Claude Joseph Lheureux vint s’installer avec sa nouvelle épouse à Gray et ils furent…. heureux.
Le 24 janvier 1821, alors que Lheureux était concierge à la mairie de Gray, son épouse décède. Mais l’homme ne fut pas malheureux longtemps. D’un naturel enjoué, Lheureux, un an après le décès convola une troisième fois et épousa, le 21 mars 1822 Jeanne Antoinette Bournier. Il faut préciser que la nouvelle épouse était sur le point de donner le jour à un enfant.
Pour une fois Lheureux joua de malchance car le ministère public finit par apprendre que son premier mariage avec Reine Delâtre n’avait jamais été dissous. Lheureux est donc bigame et poursuivi comme tel, même si la séparation date de plus de 25 ans.
La bigamie est un crime et il devra en répondre. Ce n’est pas un mais deux mariages qu’il a contractés avant la dissolution du premier, s’il est veuf il est tout de même doublement bigame.
Finalement Lheureux sera jugé le 30 novembre 1822. Contre toute attente, ou peut-être parce que Lheureux étant un homme heureux et chanceux, il fut déclaré non coupable.
Le 31 janvier 1823 naissait Joseph Lheureux fils de Claude Joseph et de Jeanne-Antoinette Bournier.
Claude-Joseph Lheureux était donc toujours, un homme heureux….
La librairie temporaire était ouverte!