Association " Les Amis de nos Vieux Villages Haut Saonois". Recherche et communication sur le Patrimoine des villages de Haute Saône
*Cette expression indique une notion de plénitude, de satisfaction, pour avoir obtenu quelque chose que l'on a souhaité très fort et/ou attendu très longtemps. ref: Expression.fr
« A tous les gens qui passent
Je veux crier mon bonheur.
La plus grande fortune
Ne me ferait pas plus plaisir
Je refuserais la lune
Si l'on venait me l'offrir.
Je ne donnerais pas ma place
Pour celle du voisin
Je ne donnerais pas ma place
Et le roi n'est pas mon cousin. » ;
Danielle Darrieux - Je ne donnerais pas ma place
Paroles : Jean Boyer, musique : G. Van Parys
La chanson: https://youtu.be/Oj2qfVtHM8o
« Linguistique comtoise nocturne ».
"3 .4. 5 …les chiffres rouges sur le réveil de ma table de nuit m’annoncent qu’il est 3 heures 45.
La nuit est noire, Chantal dort en silence… Je ressens une vague douleur pelvienne qui me fait penser que ma paroi abdominale commence à souffrir de la tension provoquée par le liquide.
Je me lève sans bruit, je ne te bouscule pas…tu ne te réveille pas…comme d’habitude.
Le bout de mes doigts de la main droite effleure l’armoire comtoise qui me guide.
Après l’armoire, la porte des toilettes. La lumière crue jaillit et je cligne des yeux. Haïe…il faudrait que je change l’éclairage.
Comme disait René Descartes : Je pense donc je pisse !
Ah...J’y pense : Pourquoi les armoires, comme les horloges sont-elles comtoises et pas franc-comtoises ?
Au fait pourquoi dit-on une franc-comtoise et pas une franche-comtoise ? J’ai déjà rencontré des francs-comtois accoudés au comptoir pas très francs et de franches franc-comtoises au parler franc !!
Un Franc-Comtois tout seul s’il rencontre un ami deviennent deux Francs-Comtois (avec des S à Franc et à Comtois) mais une Franc-Comtoise qui rencontre une copine deviennent deux Franc-Comtoises sans S à Franc) …curieux !
On dit : la Franche-Comté patrie du comté… mais pourquoi La Comté est-elle restée du genre féminin. On disait autrefois une comté, une duché.
En général presque tous les comtés sont devenus masculins. On dit le comté de Provence au masculin même si la Provence est féminine.
On ne sait pas pourquoi la Comté est seule à avoir conservé son genre…Les autres sont presque tous devenus trans…Mystérieux.
Au fait… depuis quand la Comté est-elle franche et pourquoi bénéficie-t-elle de cet adjectif ?
La Franche-Comté n’existe que depuis 1478. Avant c’était la Comté de Bourgogne (au féminin) .
On dit que le comte Renaud III de Bourgogne vers 1140 (1126-1148) aurait refusé de prêter l’hommage à l’empereur germanique qui s’appelait Con…rad III (1093-1152) et Renaud aurait été surnommé le Franc-Com…te. Attention avec les historiens du 19ème siècle, ils n’hésitaient pas à tordre l’histoire au profit d’un patriotisme plein de panache.
Justement, Auguste Castan qui ne brillait pas par son objectivité et se servait facilement de l’histoire pour défendre ses idées régionalistes disait que vers 1366 Marguerite 1ere de Bourgogne parlait de la France-Comté. Elle prononçait avec l’accent des Flandres le c en ch et tout viendrait de là…un peu tirée par les… Seveux cette histoire !
On croit aussi que la Comté était une terre franche, une zone franche, donc exempte de taxes douanières envers l’empire germanique. Avantage important et elle aurait obtenu le titre de “franche” en échange de son adhésion à l’empire en 1026…Sans preuves, on ne sait pas !
Personne ne prétend que les Francs, (ceux de Clovis) auraient pu associer leur nom aux Comtois…à ce moment-là, les Comtoises seraient des Franques-Comtoises !!
3 heures 47 …En Franche-Comté, on n’habite pas, on reste… Heureusement, je ne “reste” pas à La Pisseure près de Conflans-sur-Lanterne. Là-bas, j’aurais risqué de prendre ma vessie pour une lanterne…
Ah j’ai une idée : la prochaine fois je raconterai une histoire avec les mots du parler comtois : J’ai pris une saprée rabasse, je suis rentré gaugé, j’aurais eu meilleur temps de pas prendre mon biclou. J’arrêtais pas de rouscailler, j’étais fin gelé, heureusement, le feu clairait…A suivre !
Je donne un coup de piston pour parfaire la vidange. Il prend naissance dans le repli du péritoine qui se trouve derrière la vessie. Ce lieu s’appelle le cul de sac de Douglas ça n’a rien à voir avec le sapin du même nom ni avec la sapine !
Je souris heureux et…soulagé. Je me couche en silence…Je remonte le drap, tu ne te réveille pas, comme d’habitude.
Bientôt il fera jour. Demain sera un autre jour. Dormons !"
Jean-Pierre Vienney Mai 2025
Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine !
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
Pourquoi l’Étape aurait pu être
“L’Étape des empereurs”
"6 avril 1814 : Bonaparte abdique dans la cour du château de Fontainebleau.
Ultime humiliation : Il est envoyé régner sur la microscopique principauté de l’Ile d’Elbe !
Il y reste 300 jours (du 11 avril 1814 au 26 février 1815).
Il embarque sur le brick “L’Inconstant“ à destination de Golfe-Juan.
Il remonte de la côte d’Azur à Paris du 1er au 20 mars.
L’aventure va durer 100 jours du 20 mars au 22 juin 1815 mais le cœur n’y est plus. Après la bataille de Waterloo perdue le 18 juin il abdique à nouveau le 22 juin 1815 en faveur de son fils Napoléon II.
Le groupe ABBA a beau chanter My,my, at Waterloo Napoléon did surrender (Holà là, à Waterloo Napoléon a dû se rendre).
Il ne s’est pas rendu et n’a pas capitulé, il s’est enfui à la nuit tombée laissant derrière lui environ 10 000 morts ou agonisants sous la pluie qu’on ramassera le matin suivant pour leur arracher les dents avant de les jeter dans des fosses communes ou de la brûler. Pendant plusieurs années il sera du meilleur goût de se faire réaliser une prothèse dentaire avec les “Waterloo teeth” (dents de Waterloo).
Pendant ce temps :
Après la première abdication, Les anciennes monarchies européennes exultent et décident de réinstaller les anciennes féodalités sur les ruines de l’empire. Une vaste conférence est proposée aux 200 états, principautés, duchés européens.
Le 18 septembre 1814 commence le Congrès de Vienne qui va s’interrompre brutalement après 9 mois le 9 juin 1815.
Le congrès de Vienne.
...Le 20 mars “on y apprend” qu’il est revenu ! Il faut arrêter les parlottes et agir vite. On reconstitue en toute hâte une alliance.
Bilan : Waterloo le 18 juin et installation de Louis XVIII le 8 juillet.
La France était représentée au Congrès par Talleyrand.
Il était accompagné :
-De deux pairs de France sans personnalité : De Noaille et La Tour du Pin Gouvernet. Les deux pairs font la paire !
-D’un diplomate allemand Dalberg.
-De sa fidèle Dorothée de Biron fascinante et très peu farouche nièce par alliance, chargée des animations lors des nombreuses soirées agitées.
-Et surtout de Casimir de Montrond fils de comtesse, bisontin et franc comme un comtois qui recule, chargé des basses besognes…Et il y en avait !
En septembre, tout est apaisé et les alliés décident de rentrer chez eux, quittant à regret la vie parisienne :
- le tsar de Russie Alexandre 1er , petit-fils de Catherine II. Très francophile et cultivé il était logé à Paris chez Talleyrand et “son commerce” était très agréable pendant cette période 1814-15 !
- le kaiser d’Autriche François 1er, petit-fils de Marie Thérèse d’Autriche neveu de Marie Antoinette également empereur du Saint-Empire et beau-père Napoléon (père de de Marie-Louise donc grand père de Napoléon II dit l’Aiglon !).
-et le prinz Karl Zu Schwarzenberg Charles de la Montagne Noire commandant en chef des armées alliées…ennemi de Napoléon à Austerlitz et Wagram puis allié de Napoléon lors de la campagne de Russie et ambassadeur à Paris en 1810. Il est le négociateur du mariage de Napoléon avec Marie Louise
(Il avait organisé un bal qui avait fait fureur à cette occasion à l’ambassade d’Autriche, fête au cours de laquelle s’était déclaré un incendie où mourut sa belle-sœur Pauline d’Arenberg le 2 juillet 1810).
Le 4 octobre 1815 ils sont à Dijon sur la route du retour
Ils sont venus en France début janvier jusqu’en juin et revenus à l’automne.
Les deux empereurs (et le prince Schwarzenberg) se suivent à 1 jour d’intervalle. Ils font halte successivement les 7 et 8 octobre à Lavoncourt au relais de poste et auberge Clerc devenu aujourd’hui le restaurant bien nommé : L’Etape de Yves et Sandrine Courbet. Passé entre les mains de la famille Cézard.
Tsar Alexandre 1er de Russie
Prince von Schwarzenverg (de la Montagne Noire...) d'Autriche
Empereur François 1er d'Autriche
François 1er d’Autriche s’ennuie un peu dans son carrosse dont la vitesse culmine à 12 km par heure.
...Alain Bashung chantait :
“A l’arrière des berlines…On devine
Des monarques et leurs figurines…”(Osez Josephine)
Parti de Dijon en direction de Bâle, il passe par Gray puis Dampierre-sur-Salon prend la direction de Combeaufontaine et oblique à droite vers Vesoul.
Il décrit ce qu’il voit dans un savoureux document.
Carte des relais, 1835.
Ndlr: imaginons l'aubergiste CLERC, endormi, alors que la voiture de l'empereur rentre dans la cour du relais de Lavoncourt...Quel réveil déclenché par la trompe du postillon!
...Je ne résiste pas au plaisir de revenir sur l’impériale prose dont le manuscrit, conservé aux archives de Vienne, est cité par Philippe Pâris dans son excellent article : “Des Empereurs à Lavoncourt ? ”.
Le passage est le suivant :
…Gray est un lieu important, qui s’étend sur la Saône et sur la hauteur. La Saône se traverse par un grand pont et il y a un moulin particulièrement remarquable qui ressemble à un château. De là, après avoir changé de chevaux, on part vers la vallée de la Saône. Dampierre, lieu important, moment de détente après une heure de route. Là on traverse la petite rivière Salon sur un pont de pierre. On descend ensuite dans un vallon pas très large, habité ; c’est le village de Vaite, puis on traverse sur un pont de pierre le Vannon, une petite rivière ; ensuite on monte assez fortement et là au bout du village de Membrey, on laisse l’église sur la droite. En haut, une vaste vue sur une contrée vallonnée en partie recouverte par la forêt, à gauche, à une certaine distance, un croupe montagneuse, à droite, la vallée de la Saône en partie habitée, en partie recouverte par la forêt ; au loin la chaine des Vosges ; ensuite on traverse des bois très proches de la chaussée, puis on descend assez fortement dans une belle et plus large vallée que les précédentes, avec des champs et des vignes et des villages bien bâtis, parmi lesquels Lavoncourt où se trouve le relais de poste à un heure de route de Dampierre ; changement de chevaux, ensuite nous passons une petite rivière, la Gourgeonne et remontons vers un paysage habité et vallonné…
J’ai pris la liberté de corriger les noms de lieux parfois écorchés par l’auguste rédacteur mais on s’y croirait !
L'auberge-relais CLERC se trouvait au n°42 sur le cadastre ancien de Lavoncourt. Elle comportait une cour intérieure. Des bâtiments ont disparu depuis cette époque.
...Vivement le chemin de fer :
Tout Empereur qu’il est, François 1er d’Autriche se déplace comme Jules César à la… lenteur (j’allais dire la vitesse) de 12 km par heure et encore, en changeant d’attelage à chaque relais de poste soit tous les 15 km environ à Gray, Dampierre, Lavoncourt, Combeaufontaine, Port-sur-Saône…Aucun progrès depuis deux millénaires !
Au début de 1814, Pierre Michel Moisson-Desroches avait présenté à Bonaparte un mémoire sur la possibilité d’abréger les distances en utilisant le chemin de fer. Ingénieur et visionnaire, il suggérait de sillonner l’empire par sept grandes voies ferrées au départ de Paris en direction de Marseille et Gènes, Bordeaux, Nantes, Le Havre, Calais, Lille et Gand et enfin Mayence.
P.M.M.D.
Napoléon avait lu avec attention le travail de l’ingénieur des mines mais il n’y croyait pas du tout. Il faut dire qu’il avait bien d’autr…i…chiens à fouetter !"
Jean-Pierre Vienney Mai 2025
"Le vacherin Tsar Alexandre 1er"
"La tarte au citron meringuée François 1er d'Autriche"
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