Association " Les Amis de nos Vieux Villages Haut Saonois". Recherche et communication sur le Patrimoine des villages de Haute Saône
Un viticulteur, Vincent Cheviet poursuit la culture de la vigne et la vinification dans le village même qui peut s'enorgueillir d'un passé viticole qui a malheureusement décliné au 19 ème siècle avec l'apparition du phylloxera.
Mairie Lavoir de style 1er Empire - 1806
La mairie-lavoir est un monument architectural typique de la Haute-Saône. Celle de Bucey-les-Gy a été construite au XIXème siècle; elle est inscrite aux Monuments Historiques. Jean Claude Disqueux, architecte du premier empire, avait réalisé un projet en 1806. C’est l’architecte bisontin Louis Moreau, inspiré par les plans en croix grecque de son confrère, qui réalisa le projet en 1827. La bâtisse est construite en pierre calcaire finement moulurée. L’édifice fut classé monument historique en 1980.
La mairie se situe au dessus de la fontaine lavoir qu"agrémente un jet d'eau.
Le mausolée à plusieurs niveaux est dénommé "sépulture" sur le frontispice qui le surmonte. Une inscription indique qu'il appartient aux familles MAIRE-DUCHON. Les ouvertures sont aujourd'hui dépourvues de portes...
Grimpons tout d'abord l'escalier à double volée
On pénètre dans une chapelle circulaire dont les murs de pierre devaient être peints. Un autel porte une triple inscription en latin qui rappelle la trilogie chrétienne: Père, Fils, Saint Esprit. Au sol, une rose des vents en marbre.
Des oculus éclairent l'intérieur de l'ouvrage dont le dôme devait être peint en bleu et rappelait le Ciel.
La plaque d'épitaphe nous apprend que la chapelle a été construite à la mémoire de Mme MAIRE veuve DUCHON qui repose dans le caveau, entre son père et sa mère "d'heureuse mémoire". Elle est née en 1781 et décédée à Besançon en 1874 à l'âge de 94 ans. Sa famille ne l'oubliera jamais.
Descendons maintenant au caveau...
Comme indiqué sur l"épitaphe, la défunte repose bien entre ses deux parents dont les noms sont gravés sur les pierres tombales.
Après quelques recherches généalogiques et d'investigations dans l'Etat civil on apprend qu'elle se prénomme Jeanne Baptiste, qu'elle est bien née à Bucey les Gy et décédée à Besançon. Son père s'appelait Jean Claude Maire et sa maman Jeanne Fert.
En 1807 elle a épousé à Besançon Jean Joseph Duchon.
Archives Départementales du Doubs. Etat civil de Besançon.
L'acte de mariage atteste qu'il s'est déroulé le 28 janvier 1807 à 7h et demie du matin ( on se levait tôt et il devait faire encore nuit en janvier!) Le marié est originaire, comme son épouse , de Haute Saône et plus précisément de Molans où il a vu le jour en février 1779. Sa qualité professionnelle est "propriétaire" ce qui est assez remarquable pour un homme de 28 ans même si, à l'époque, ont était déjà considéré à cet âge comme un homme mûr!
L'examen de la liste des témoins est intéressante: Nicolas Lépine est maître de forges à Loulans, Antoine Grunet est receveur particulier, Jean François Maire est lui aussi propriétaire, de même que Guillaume Perrot. On voit déjà que le milieu dans lequel vont évoluer les époux est un milieu bourgeois et certainement fortuné.
Une recherche sur le nom "Duchon" nous conduit à un article de l'Est républicain consacré à la rénovation de l'Hôtel Falletans 86 rue des Granges à Beançon dont voici un extrait:
"L’hôtel Falletans du 86 rue des Granges – autrefois 12 rue du Chateur – était au XIXe siècle la propriété de Jeanne-Baptiste Maire, veuve du maître de forges Jean-Joseph Duchon.
« Faisant partie des rares millionnaires bisontins, on dit de Madame Duchon qu’elle fût à son époque la femme la plus riche de Besançon », livre François Lassus, chercheur à la retraite de la faculté de Besançon. « Je suis rentré un jour, un peu par hasard, dans l’immeuble qui était alors en travaux. M. Nuss – qui a commencé par me demander de partir (rires) – m’a rapidement communiqué les archives de l’habitation, après que je lui ai expliqué qui j’étais. »
Tous deux fascinés par l’histoire de Besançon, les deux hommes se lancent dans le projet fou d’une généalogie du bâtiment, avec l’idée de ressusciter le lieu selon son aspect de la fin du XIXe siècle.
« La richissime propriétaire meurt sans enfant en 1874, et l’immeuble revient à son cousin Alfred Maire – et son épouse, née Faucompré –, alors président du tribunal à Besançon », raconte François Lassus.
« De 1885 à 1888, celui-ci le restaure entièrement. La cage d’escalier en elle-même date du début du XVIIIe siècle – est inscrite la date de 1707 sur la pierre -, mais les peintures ont été réalisées lors de la rénovation de 1885. »
Son mari, associé à Nicolas Lepine, a exploité les forges de Loulans, La Romaine, Valay et bien d'autres encore, ce qui lui a permis de faire l'acquisition d'un hôtel particulier à Besançon: l'hôtel de Falletans et d'être à la tête d'une fortune considérable.
Plan au sol de l'hôtel de Falletans. Dessin André Céréza.
Détails d'une porte fenêtre créée par Jean Joseph DUCHON au premier étage. On remarquera que la balustrade représente une rose des vents que l'on retrouve reproduite, en marbre, sur le sol de la chapelle funéraire de Bucey les Gy.
La rambarde d'escalier en fer forgé (ou en fonte) a peut être été réalisée dans l'une des usines métallurgiques haut saônoises du maître de forges. Au sol, on trouve un carrelage qui reprend le motif de la rose des vents.
Les stalles des écuries qui pouvaient accueillir trois à quatre chevaux.
ref:Les photos de l'hôtel de Falletans ayant appartenu à Jean Joseph et Jeanne Baptiste DUCHON sont de Jérôme Mongeville, Patrimoine de Bourgogne Franche Comté.Inventaire.
"D'après la forme des baies et du bandeau d'appui du rez-de-chaussée de la façade sur rue, le logis sur rue a probablement été construit dans la deuxième moitié du 16e siècle. La façade sur cour a été refaite à la fin du 17e siècle ou au début du 18e siècle, ainsi que le grand escalier, en même temps que l'aile gauche sur cour des communs a été construite. Du milieu du 18e siècle, date le bâtiment des remise et écurie. Dans la deuxième moitié du 18e siècle, l'hôtel appartient au marquis de Falletans qui y entreprend quelques travaux de peu d'envergure : en 1770, la façade sur rue est battue à la boucharde et, en 1780, le portail de l'entrée secondaire est modifié (daté par source). Dans la première moitié du 19e siècle, l'édifice est propriété de Jean-Joseph Duchon, maître de forge. Celui-ci transforme les fenêtres du premier étage sur rue en porte-fenêtres munies de garde-corps en fer forgé, et rénove l'intérieur du logis. L'une des pièces à l'étage conserve encore un morceau de papier peint dont le motif a été créé en 1820 par la manufacture Dufour à Paris. Le portail secondaire actuel est aussi refait, en même temps que s'effectue, à partir de 1808, la construction de la bibliothèque municipale, située dans la même rue. En 1885, un logement, à droite de la cour, est bâti, à l'emplacement d'un corps de bâtiment qui comprenait une remise et une écurie avec une cuisine à l'étage. Le monogramme MF des propriétaires, Alfred Maire (neveu de Duchon) et Adèle Faucompré, sa femme, est inscrit dans un médaillon apposé sur la façade, un autre portant la date de 1885. C'est probablement à la même époque que la pièce de liaison entre le logis sur rue et le logement sur cour a été construite. Il a servi d'atelier d'horlogerie au 20e siècle. Dès 1823, l'hôtel a été inclus dans un projet d'extension de la bibliothèque municipale qui venait d'être érigée, bien que son achat n'ait été concrétisé, par la municipalité, qu'en 1987. Depuis, ce projet a été abandonné et l'hôtel revendu à un particulier."
Ref: Patrimoine de Bourgogne Franche comté.
L'intérieur de l'hôtel Falletans rénové tel qu'au 19ème siècle. Photo Est Républicain 2018
"Ce vendredi avait lieu l’inauguration de la cage d’escalier du 86 rue des Granges, rénovée selon son apparence de 1885. Pas moins de 132 ans plus tard, les trois hommes à la tête de ce projet présentent le récit incroyable d’un morceau d’Histoire ressuscité de cet hôtel dit de Falletans.
À quoi ressemblait l’immeuble du bout de la rue il y a 132 ans ? Pour les habitants du 86 rue des Granges à Besançon, il suffit dorénavant d’ouvrir grand les yeux pour obtenir une réponse. Pari audacieux d’une rénovation totalement à l’identique du bâtiment d’origine relevé par le récent propriétaire, Gérard Nuss. « Il faut reconnaître la volonté incroyable de M. Nuss, qui a choisi l’Histoire à la facilité », déclare Philippe Berthaud, le peintre en bâtiment à la tête des opérations sur la principale cage d’escalier. « Et c’est une vraie chance. » Et ce, d’autant plus que la cage d’escalier a été, elle aussi, restaurée telle qu’elle existait à l’origine. « À la demande de M. Nuss, tous les dessins ont été refaits à l’identique », explique l’artiste Philippe Berthaud. « Les frises, l’emplacement des joints, les fleurs composant les dessins… Préparé en amont par une société de reproduction, chaque pochoir est exactement à l’échelle des originels. »
Ref: Journal Est Républicain 2018.
Jean Joseph DUCHON, maître de forges
On ne saurait lister, sauf à approndir l'étude, toutes les entreprises métallurgiques dont cet homme était propriétaire ou qu'il exploitait en association. Son principal associé était Armand Lépine qui, en association lui aussi, dirigeait les forges de Loulans. Le nom de DUCHON apparaît dans l 'historique des usines de La Romaine à Pont de Planches et de Valay.
Usine métallurgique de La Romaine à Pont de Planches
Le site des usines de la Romaine en 1989
Patrimoine de Bourgogne Franche Comté. Inventaire
Construit dans le courant du 16e siècle, le fourneau est mentionné dans l'enquête sur la métallurgie de 1562. Acquis par le sieur Guyot à la fin du 17e siècle, il reste entre les mains de cette famille de maître de forges jusqu'à la Révolution française. En 1700, l'établissement comprend également une forge. Celle-ci n'apparaît plus en 1772, date à laquelle le fourneau produit 800 milliers de fonte. Le domaine de la Charité, comprenant les terres et bâtiments de l'abbaye et le haut fourneau, est acquis en 1808 par Charles Rebattu, par en 1812 par le comte du Bosc, dit du Taillis. Il est exploité dans la première moitié du 19e siècle par divers maîtres de forges : Armand Lépine, associé à Duchon, Isaac Blum, et Joseph Gauthier vers 1835. Un cubilot, permettant de fabriquer des fontes de moulage, est installé vers 1830. L'établissement produit principalement des projectiles (bombes et boulets) ; le tonnage atteint 300 t en 1831, contre 700 t de fonte en gueuses en 1839, avec une consommation de 5000 stères de charbon de bois. L'usine à fer est légalement autorisée par arrêté du 17 avril 1848. Elle produit 350 t de moulage en 1843, contre 430 t de fonte brute et 200 t de seconde fusion en 1863. Sous le Second Empire, l'usine est exploitée par la société du Taillis et Cie. Elle prend pour nom Hézard et Cie en 1871, avec pour actionnaires principaux Jean-Claude Hézard, directeur du site, et le baron Gourgaud. Si le haut fourneau s'éteint en 1887, la fonderie de seconde fusion prospère et s'agrandit sous la direction d'Edmond Hézard, fils de Jean-Claude. Un magasin est construit vers 1882, une émaillerie et une "cheminée de 18 m" édifiées vers 1899, et un nouveau magasin bâti vers 1903. Au terme de la société Hézard et Cie en 1898, la direction de la fonderie est assurée par Albert-Jules Seydel, auquel succède son fils Auguste en 1921, puis son second fils Albert en 1935. En 1900, l'usine produit pour 600 000 francs de pièces diverses : articles de chauffage (fourneaux, cuisinières, marmites) et mobilier monumental (auges, bassins, abreuvoirs, bornes-fontaines, poteaux indicateurs). En 1918, le tonnage annuel monte à 700 t. Un atelier de nickelage est attesté en 1921. La fonderie ferme ses portes en juillet 1936. Le site est occupé depuis les années 1960 par une exploitation agricole, et les bâtiments industriels ont progressivement été rasés : ateliers de fabrication, cheminée, cité ouvrière et bureau. La halle à charbon a disparu dans un incendie en 2004. Dans les années 1830, installation d'un appareil pour la dessiccation du bois, chauffé avec la chaleur perdue du gueulard. Une machine à vapeur, chauffée par les gaz du gueulard, est établie en 1869, et en 1893. En 1900, la soufflerie et les tours sont actionnés par une roue à palettes de 2 m de diamètre. La fonderie emploie environ 40 personnes vers 1835. Le nombre de mouleurs passe de 12 en 1831 à 28 en 1833. Les effectifs sont de 54 hommes et 14 enfants en 1893, 65 personnes en 1900, 80 en 1914, et 54 ouvriers à la fermeture en 1936.
Le haut fourneau de Valay en 1989
Patrimoine de Bourgogne Franche comté.Inventaire
Le bail d'exploitation du domaine de Valay est accordé par Désiré-Adrien Petremand, à Jean-Claude Maire et Jean-Joseph Duchon, négociants à Besançon (1809).
Historique
Le haut fourneau est construit en vertu de lettres patentes accordées à Joseph-François Pétremand de Valay le 22 novembre 1689. Au 18e siècle, les fontes, réputées de bonne qualité, sont écoulées dans les forges de Moncley, Scey-en-Varais (25) , Pesmes . et Montrambert (39). A partir de 1778, la famille Rossigneux, maître de forges à Pesmes, exploite le haut fourneau, qui produit annuellement 500 t de fonte. Par manque d'eau pour alimenter les soufflets, l'usine chôme six mois par an en 1798. Les Pétremand de Valay restent propriétaires jusqu'au milieu du 19e siècle, le haut fourneau étant régulièrement loué : Adrien Rochet en 1791, Nicolas Millerand et Pierre-Antoine Perron en 1800, Jean-Claude Maire et Jean-Joseph Duchon en 1809, Adrien Duchon en 1821. La valeur des produits atteint la somme de 280 000 F en 1847. Lorsque Gustave Robinet acquiert l'usine vers 1854, elle est affermée depuis (au moins) 1834 aux frères Ménans, lesquels entreprennent en 1855 la construction de hauts fourneaux dans le même village . L'établissement métallurgique ferme ses portes en 1875. L'usine, dite en chômage, est réglementée par arrêté préfectoral du 2 mars 1886. La matrice cadastrale signale des travaux de "démolition partielle et de transformation", achevés en 1888, sur les bâtiments du haut fourneau, du hangar et du logement. Une machine à vapeur est établie en 1899 ou 1901 pour mettre en jeu une scierie, laquellle appartient en 1924 à Joseph Magaud, et en 1930 à sa veuve. L'usine produit des pièces pour le bâtiment et des traverses de chemin de fer, pour une capacité de production annuelle de 1500 t. La scierie cesse son activité en 1970, et le matériel est alors vendu. L'ensemble des bâtiments bénéficie d'un classement au titre des Monuments historiques depuis 1999. En 1783, deux roues hydrauliques actionnent les soufflets du haut fourneau et un patouillet. Peu avant 1825, ce haut fourneau est un des premiers du département à être équipé d'une machine à vapeur (6 ch) pour actionner la machine soufflante. Celle-ci a remplacé des soufflets, encore mentionnés en 1812. Chauffée au bois, la chaudière à vapeur est remplacée en 1834 par deux générateurs et une nouvelle machine. En 1844, Joseph Ménans demande l'autorisation de placer ces chaudières au sommet du haut fourneau, afin qu'elles soient chauffées par les gaz du gueulard, et d'en installer une troisième. Présence en 1859 d'une machine à vapeur de Woolf de 10 ch et d'une chaudière à un bouilleur. La scierie utilise un moteur à gaz pauvre de 60 ch à partir des années 1930. Il subsiste, dans la halle de coulée, le massif en brique d'une chaudière qui a été utilisée par la scierie.
Ref: Patrimoine de Bourgogne Franche Comté. Inventaire.
Jean Joseph DUCHON co-fondateur de la chambre de commerce de Besançon
La Chambre de Commerce de Besançon fête, cette année son bi centenaire. Jean Joseph en fut l'un des co-fondateurs le 12 mai 1919. Le premier Directeur s'appelait ( fort opportunément) MUGUET!
Jeton de la chambre de commerce de Besançon. Avers et revers
Médaille de la chambre de commerce de Besançon. Avers et Revers
Patrick Mathie 15.11.2019