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Association " Les Amis de nos Vieux Villages Haut Saonois". Recherche et communication sur le Patrimoine des villages de Haute Saône

RANDO DOUCE DANS LES RUES DE LAVIGNEY. 2ème partie

Lors de la dernière "rando douce" qui s'est déroulée sous la pluie notre accompagnateur, Yves Favier nous a servi de guide du patrimoine utilisant des notes qu'il avait prises lors de la lecture de documents existants comme ceux de Monsieur Paulin, ancien Maire et de Monsieur Langrognet ancien conservateur du patrimoine.

"Les informations que nous retranscrivons en partie sont fonction des notes qui m’ont été prêtées par Monsieur Claude Paulin ancien maire de Lavigney et Monsieur Jean-Louis Langrognet ancien conservateur. Avec tous nos remerciements." Yves Favier.

Contribution d'Yves Favier. Photos Patrick Mathie
Les rues du village, les vieilles maisons, les ponts, les lavoirs, les croix, l'église sont autant d'éléments à découvrir pour peu qu'on ouvre largement les yeux.... malgré le mauvais temps!

 

Cadastre napoléonien 1838. Figurent sur le plan, les deux Moulins: Le moulin Balant, le moulin Goblet ainsi que la "Vieille tour" du château .

Historiquement, Lavigney, village de Franche Comté était sous domination espagnole de 1493 à 1678. En 1678, le traité de Nimègue a rattaché la Franche Comté à la France.Le village de Lavigney a une superficie de mille cinq hectares. Son altitude est de 233 mètres avec un oint culminant à 307 mètres. Rattachée au canton de Morey en 1793, elle est passée dans le giron du canton de Vitrey en 1801 et est maintenant rattachée au canton de Jussey. Les anciens affirmaient qu’autrefois la commune avait eu une population de plus de 700 habitants mais aucune preuve ne confirme ce chiffre. Ce que nous connaissons de manière sure par les archives c’est que la population en 1836 était de 515 habitants, moins de 400 en 1856, moins de 300 en 1901, moins de 200 en 1926. Actuellement le nombre d’habitants est d’environ de 120. La distance maximum entre le début de la rue du Chanois jusqu’à l’extrémité du tertre est de 1 kilomètre. Il y a des rues principales mais aussi 16 rues : Du Tertre, La Légende, Le Choigneux, Le Grand Pont, la rue Franche, La Maisonnette, La Maladière, Aux Moines, Des Templiers, de l’Eglise, du Château, De la Mairie, Mougenot, du Petit Pont, du Vavey, du Chanois.

Une rivière traverse Lavigney. Il s’agit de La Sorlière qui prend sa source à Preigney alimente en eau le lac de Cintrey, et se jette dans la Gourgeonne à Cornot. Elle fournissait l’eau par des biefs et des déversoirs et faisait fonctionner les moulins à farine situés à Lavigney. Si ceux-ci ont été détruits, il restait les ruines de celui qui était situé route de Gourgeon dit Moulin Ville Dieu ou Moulin Ballant. Il est écrit à ce sujet dès 1822. On parle d’un moulin Godard mais nous n’avons pas à ce jour de précisions. Un moulin Goblet existait au lieu dit Le Patouillet comme l’atteste des écrits de 1782 et 1853.

Plan aérien "Géoportail de Lavigney.

Les croix de Lavigney

Des croix sont situées sur la commune.  Elles ont été érigées entre 1590 et 1865. 

Sont antérieures au 18ème siècle :

-La croix vers l’église à l’angle des rues des Templiers et du Petit Pont en 1590,

-la croix route de Malvillers lieu-dit le Pâquis en 1629

-la croix sur la route D164 en direction de la nationale 1629,

-la croix extrémité du pont de pierre rue Petit Pont 1630, avec une inscription,-la croix route de Gourgeon avant le cimetière avec inscription 1632

 

Les murs des maisons témoins du passé

 

Deux têtes incluses dans un mur. Epoque carolingienne?

Homme et animal

On peut supposer que cette statue de la vierge figurait au dos d'une croix démolie et qu'elle a été récupérée pour être incluse au dessus de la porte de grange d'une maison comme protection...

Le four banal.

Au 14 rue des Templiers, ancienne maison Parisot Sur laquelle il y a une inscription sur pierre «BOUDOT  1604 » étude notariale.

Au croisement de la rue du petit pont et de la rue du château sur la maison il y a une enseigne : »Juge de Paix »On distingue une pierre gravée ; »+ balances 1569 »

Un puits a été récemment retrouvé à côté de l'église...

L'église

 

L’église avait été détruite en 1710 lors de l’invasion des Suédois. « Elle a été reconstruite en 1718 et a été la première reconstruite avant Gourgeon et Cornot.  La désignation des architectes par l’administration royale et le financement par le quart de réserve expliquent la qualité des édifices et l’ambition donnée à la facture du mobilier. Il a été vendu 40 hectares de bois. Nous ne sommes pas devant une architecture pittoresque mais devant une architecture savante adaptée aux besoins de communautés rurales ». (Jean Louis Langrognet article de juin 2017)La partie du chœur a été prise en charge par les moines de l’abbaye de Cherlieu. Les habitants se sont beaucoup investis dans cette reconstruction.  Cette église se présente extérieurement avec un clocher  carré à toit bulbeux selon le modèle franc-comtois avec une toiture avec des tuiles vernissées.  Dans ce clocher, il y a deux cloches . La plus ancienne est la petite cloche bénie le 6 août 1821 pesant environ 800 kilos.  Le parrain était Antoine Rémy de la Roche, fils du maire, lieutenant colonel et officier de la Légion d’Honneur et sa marraine était Jeanne Marguerite Broilliard.

La deuxième cloche a été bénie le 15 mars 1859 . Son parrain était l’ancien curé de Lavigney  Claude Antoine Durand et sa marraine Anne Claude Etienney.

 

 

« Architecturalement, cette église est en forme de croix latine. Elle a un clocher porche suivie  de deux ou trois travées, d’une croisée de transept avec deux petites chapelles latérales et se termine par un chœur fermé par une baside à trois pans. Les voûtements sont  composés d’une succession de voûtes d’arêtes, raidies par des arcs-doubleaux qui retombent sur des pilastres à chapiteau toscan. Les baies sont en plein cintre, la toiture a deux versant sur la nef et à croupe sur le chœur et les bras du transept ». (Article de Jean Louis Langrognet juin 2017)

 Aux environs de 1750, la toiture et le clocher ont nécessité de gros travaux. Un nouveau presbytère a été construit et tout cela a été financé par l’utilisation des fonds du quart de réserve  comme les ponts et les fontaines.

 

En 1776, il a été décidé de meubler dignement l’église.L’architecte Jean Charles Colombot a dessiné les plans, établi les devis, et un marché de 4 000 livres a été signé avec l’entrepreneur Jean Baptiste Comte. Il a été réalisé le maître autel, les deux autels des chapelles datant de l’église précédente. Ont été aussi réalisée les boiseries et le tableau de Saint Pierre, l’église étant consacrée à Saint Pierre et Saint Paul.

En 1781, il a été acheté les ornements pour le service divin : vases sacrés, bannières et vêtements sacerdotaux. Les boiseries ont été prolongées dans le chœur et les murs latéraux ont été décorés par l’architecte dolois Anatole Amoudru. Le tabernacle sculpteur Lorrain du 18ème siècle Les Georgrolle de La Marche. L’appui de communion est en fonte du 19ème siècle et fondu par les fonderies d’art religieux bisontine Sant-Eve/Maillard Salins.

 

Les tableaux

 

Toutes ces toiles  peintures à l’huile ont été peinte par Claude Basile Cariage, artiste vésulien, professeur de dessin au lycée, très sollicité par les paroisses de Haute Saône

 

Au dessus de la porte d’entrée il y a une grande toile de Cariage représentant la résurrection du Christ (19ème siècle) d’après Van Loo 1893

Dans le transept, il y a deux petits autels retables du 18ème siècle. A gauche, Les toiles représentent Saint Isidore, patron des laboureursSaint François Xavier missionnaire aux Indes en 1542, représenté souvent en train de brandir un crucifix ou en baptisant des Indiens . A droite, le baptême du Christ, et la remise du rosaire à Saint Dominique.

Derrière le maître autel, il y a un tableau représentant le Christ remettant les clés à Saint Pierre. La toile estt signée par Edme Joseph Furony peintre originaire de Milan.

 

 Les pierres tombales sont du 16ème siècles et sont des vestiges de l’ancienne église( Denis Cussanset, Pierre Sancenet, Nicolas Cumard, de Saint Julien, prêtres mort en en 1550, Frère Hubert, Nicolas Lorenci mort en 1562, Francs Leonel mort en 1562.

La Pieta du 16ème siècle.

C'est la Pieta originelle qui est conservée dans l'église. Celle qui se trouve dans l'oratoire qui marquait peut être l'entrée de l'hôpital de l'ordre de Malte, est l'oeuvre d'un curé ébéniste contemporain.

Les ponts

Lavigney possède plusieurs ponts sur la Sorlière dont un à 3 arches et un à 4 arches, ainsi qu'un pont métallique qui donnait accès à l'ancien château dont la dernière tour a été détruite en 1910.

Yves Favier.

Merci à Yves Favier qui a fait oeuvre de "pédagogie historienne" pour les marcheurs.
Chroniques de nos villages saônois a été heureux de lui ouvrir ses colonnes.
Notre association "les Amis de nos vieux villages haut saônois" a programmé une conférence sur le château de Lavigney et les moulins de la Sorlière le 12  ou le 19 octobre 2019. Nous prendrons contact avec Madame la Maire et celles et ceux qui peuvent et veulent contribuer à la "promotion" de ce très beau village.

Patrick Mathie. Mai 2019

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A
Bonjour, en effet, reportage très intéressant !<br /> Je m'intéresse depuis quelques années au Moulin Goblet et au Moulin Balland ; ce dernier étant sur les terres de Mathilda et Emilio (ma nièce et mon neveu), j'ai bien essayé de trouver quelques traces au sol (d'après les photos aériennes de Geoportail), mais rien de bien concluant !<br /> Par contre, les fondations du "Goblet" sont encore visibles sur la Sorlière.<br /> Quand votre date sera fixée pour la conférence, 12 ou 19 octobre 2019, merci de me tenir informé car je suis capable de monter de Clermont-Ferrand, certes pour voir la familia, mais aussi pour rencontrer et échanger avec vous toutes et vous tous sur Lavigney et ses environs.<br /> Cordialement (Je serai à Lavigney au mois d'août, au plaisir de vous y rencontrer !)<br /> <br /> Christian AMADIEU
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E
très beau reportage grand merci Patrick
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